Gène OTC
Aussi connu sous le nom de : carence OTC ; Déficit en Ornithine Carbamoytransférase ; Hyperammoniémie due à un déficit en OTC
OMIM#311250 https://omim.org/entry/311250
1. La maladie
Le déficit en ornithine transcarbamylase est une maladie génétique rare du métabolisme (plus présisément du cycle de l’urée) et de la détoxification de l’ammoniac caractérisée soit par une maladie grave d’apparition néonatale qui touche principalement les hommes, soit par des formes tardives (partielles) de la maladie. Tous deux présentent des épisodes d’hyperammoniémie qui peuvent être fatals et qui peuvent entraîner des séquelles neurologiques. Le déficit en ornithine transcarbamylase (OTCD) est le type le plus courant de trouble du cycle de l’urée. L’absence de signes ou de symptômes précoces n’exclut pas le diagnostic.
2. Les Symptômes
- Les hommes atteints du type sévère en début néonatal sont normaux à la naissance mais développent une mauvaise succion, une hypotonie et une léthargie après quelques jours de vie, évoluant rapidement vers la somnolence et le coma. Des convulsions et une hyperventilation peuvent également être présentes. Si elle n’est pas traitée, une encéphalopathie sévère se développera avec un risque élevé de décès.
- Les patients atteints d’une forme plus bénigne peuvent voir des symptomes se présenter à tout âge. Chez les nourrissons, des symptômes peuvent être induits lors du passage du lait maternel au lait entier.
- Chez l’enfant et l’adulte, les facteurs de stress environnementaux (i.e. jeûne, régime hyperprotéiné, grossesse et période post-partum, maladie intercurrente, chirurgie) peuvent déclencher des épisodes d’encéphalopathie hyperammoniémique accompagnés de nausées, vomissements, maux de tête, comportement erratique, délire et combativité. Ces épisodes peuvent également entraîner un coma hyperammoniémique. Les complications neurologiques du coma hyperammoniémique comprennent un retard de développement et, parfois, une déficience cognitive sévère.
- De nombreuses femmes porteuses sont asymptomatiques ; cependant, elles peuvent être affectés dans la même mesure que les hommes si le degré d’inactivation du chromosome X de l’allèle de la maladie est défavorable.
- La coagulopathie est fréquente lors de la décompensation métabolique et évolue parfois vers une insuffisance hépatique aiguë.
3. Actions à prendre en cas de diagnostic précoce
- Les bébés ayant un test génétique positif (ayant 1 variant pathogène à l’état hémizygote dans le gène OTC, pour les hommes dans le seul chromosome X, pour les femmes avec une anomalie dans le chromosome X ou avec une inactivation asymétrique du chromosome X même à l’état hétérozygote).
- Les bébés doivent continuer à être allaités, doivent éviter les laits maternisés et être référés IMMÉDIATEMENT vers un centre de traitement métabolique // pour une prise en charge. Un traitement précoce est essentiel pour prévenir les symptômes chroniques.
- Une confirmation biochimique avec les acides aminés quantitatifs plasmatiques (citrulline très faible avec glutamine élevée), les taux d’ammoniaque (très élevés) et les acides organiques urinaires (acide orotique élevé) est essentielle pour confirmer le diagnostic . Le NBS biochimique avec spectrométrie de masse en tandem peut également aider à détecter de faible taux de citruline.
- L’OTC est une maladie à vie qui nécessite une prise en charge à vie et un suivi régulier avec un médecin spécialiste du métabolisme et une diététicienne dans le cadre d’une approche multidisciplinaire des soins.
- Une alimentation à vie faible en protéines naturelles, des suppléments d’acides aminés essentiels, de citrulline et d’arginine sont recommandés selon les besoins.
- Une thérapie de piégeage de l’azote (avec du benzoate de sodium et/ou du phénylacétate/phénylbutyrate de sodium et de l’arginine) ou une hémodialyse en cas d’urgence devrait diminuer les niveaux d’ammoniac.
- La transplantation hépatique précoce chez les personnes atteintes d’OTCD d’apparition néonatale peut corriger les anomalies métaboliques, mais n’inverse pas les complications neurologiques. L’acide valproïque doit être évité.
- Un conseil génétique est fortement recommandé pour la planification familiale et l’évaluation des membres de la famille à risque tels que les frères et sœurs.