Gènes GALT, GALK1, GALE et GALM
Aussi connue sous le nom de : Déficit en Galactose-1-Phosphate Uridylyltransérase, Déficit en GALT, Déficit en GALK, Déficit en GALE et Déficit en GALM.
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1. La maladie
Le terme « galactosémie » fait référence aux troubles du métabolisme du galactose, y compris (a) la galactosémie classique, (b) la variante clinique de la galactosémie et (c) la variante biochimique de la galactosémie (variante de Duarte). Les trois formes sont héritées selon un schéma autosomique récessif – une mutation doit être présente dans les copies héritées à la fois de la mère et du père – pour que la maladie se manifeste. Lorsqu’elles ne sont pas traitées, certaines formes de galactosémie entraînent une insuffisance hépatique pouvant entraîner la mort.
Gène GALT:
- Galactosémie classique : Résultant de deux variantes pathogènes du gène GALT. Cette forme entraîne généralement des complications potentiellement mortelles pour les nourrissons non traités, notamment des problèmes d’alimentation, un retard de croissance, une insuffisance hépatique et une septicémie pour E. coli. Si un régime pauvre en lactose est initié au cours des premiers jours de vie, les symptômes néonataux disparaissent généralement et les complications sont évitées. Cependant, malgré un traitement précoce, les enfants restent exposés à un risque accru de retards de développement et d’élocution, ainsi que de cataractes. Presque toutes les femmes atteintes de galactosémie classique présentent une insuffisance ovarienne prématurée (IPO).
- Variante biochimique de la galactosémie (galactosémie de Duarte) : Résultant de l’association d’un variant pathogèn à l’état hétérozygote et d’un variant allélique Duarte GALT (D2) à l’état hétérozygote ou homozygote. Les nourrissons atteints de cette forme nourris au lait maternel ou au lactose sont généralement, mais pas toujours, asymptomatiques. Des anomalies telles que la jaunisse peuvent être observées chez certains nourrissons, mais disparaissent rapidement lorsque l’alimentation est remplacée par une préparation sans galactose. De nombreux professionnels de la santé pensent que la galactosémie de Duarte n’entraîne pas de maladie clinique, quelle que soit l’intervention alimentaire ; cependant, ceci n’est pas acté. Aucun POI n’a été rapporté chez les femmes atteintes de galactosémie de Duarte.
Gènes GALK1, GALE et GALM :
- Variant clinique de la galactosémie : Résultant de deux mutations pathogènes dans l’un de ces 3 gènes. La forme GALE peut également entraîner des complications potentiellement mortelles pour les nourrissons non traités, notamment des problèmes d’alimentation, un retard de croissance et des lésions hépatocellulaires (une cirrhose et des saignements). Les formes GALK1 et GALM semblent être limitées aux yeux, se manifestant par une cataracte. Aucun troubles cognitifs dans la forme GALK1 n’ont étés observés, plus de data est encore nécessaire pour les formes GALM. Ces personnes peuvent être manquées lors du dépistage néonatal traditionnel (NBS) car le niveau de galactose peut ne pas être aussi nettement augmenté que celui observé dans la forme classique. Si un régime pauvre en lactose est initié au cours des premiers jours de la vie, les complications néonatales aiguës sévères sont généralement évitées. Les femmes bénéficiant d’un traitement précoce adéquat ne semblent pas être à risque de complications à long terme, y compris les POI.
2. Les symptômes
Les nouveau-nés atteints de toute forme de galactosémie sont asymptomatiques à la naissance. L’apparition des symptômes peut apparaître dès la première semaine de vie, en particulier dans les formes classiques et dans les variantes cliniques. L’absence de signes ou de symptômes précoces n’exclut pas le diagnostic.
- Les premiers symptômes les plus courants sont la somnolence, l’hyporexie, l’hypoactivité et l’irritabilité (« signes cachés » de l’hypoglycémie).
- Les symptômes ultérieurs comprennent un ictère prolongé, une cholestase et des événements hémorragiques. Si la galactosémie n’est pas traitée, une progression vers une insuffisance hépatique et des convulsions (hypoglycémie récurrente) peut survenir.
- Les signes moins fréquents comprennent les difficultés d’alimentation, la diarrhée, l’hépatomégalie, les infections de E. coli et la septicémie. Les bébés atteints de formes variantes peuvent être asymptomatiques et développer des cataractes comme premier signe plus tard dans la vie (première décennie).
3. Actions à entreprendre en cas de diagnostic précoce
Les nourrissons dont le test génétique est positif doivent passer immédiatement des tests biochimiques (élément B), puis commencer une alimentation sans lactose (par exemple des préparations au soja) et être ensuite référés vers un centre de traitement métabolique // pour prise une en charge. Un traitement précoce, par l’instauration d’un régime sans galactose, est essentiel pour prévenir les complications.
- Chez les patients atteints de galactosémie classique, la concentration de galactose-1-phosphate érythrocytaire est > 10 mg/dL et l’activité enzymatique GALT érythrocytaire est ≤ 10 % de l’activité témoin.
- Chez les patients présentant une variante clinique de galactosémie, la concentration de galactose-1-phosphate érythrocytaire est > 10 mg/dL et l’activité enzymatique GALK1, GALE ou GALM érythrocytaire est ≤ 10 % de l’activité témoin.
- Pour la galactosémie de Duarte, aucune confirmation biochimique n’est nécessaire.
- Si les techniques d’enzymes érythrocytaires ne sont pas disponibles, le dépistage néonatal biochimique de la galactosémie (techniques de papier filtre) peut aider.
Pour les patients atteints de galactosémie classique et variante clinique, les traitements suivants sont recommandés :
- Régime sans lactose ni galactose à vie :
- Éviter le lait et les produits laitiers, les aliments contenant de la caséine ou du lactosérum et certains médicaments contenant du lactose et du galactose.
- Lait maternisé sans lactose avec stricte absence de lait maternel.
- La prise en charge devient moins importante après la petite enfance/la petite enfance.
- À noter, il semble que seuls les patients avec < 15 % d’activité GALT/GALK1/GALE/GALM seront symptomatiques à un moment donné sans traitement.
- Supplémentation en calcium pour prévenir la diminution de la minéralisation osseuse, parfois associée à une supplémentation en vitamine D et vitamine K.
- Surveillance de la santé :
- Une évaluation du développement à l’âge d’un an par un psychologue et un pédiatre est recommandée.
- Une chirurgie de la cataracte peut être nécessaire au cours de la première année de vie.
- L’apraxie et la dysarthrie infantiles nécessitent une orthophonie experte.
Pour les patients atteints de galactosémie variant de Duarte, les traitements suivants sont recommandés :
- Suspension immédiate du régime sans galactose avec suivi clinique pendant 1 an, ou poursuite du régime jusqu’à l’âge de 1 an avec suspension ultérieure.
- Comme les données disponibles sur les résultats neuro-développementaux des enfants atteints de galactosémie de Duarte sont contradictoires, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les résultats à long terme et si l’apport alimentaire en galactose au cours de la première année de vie a une influence.
4. Pour plus d’informations
Biblio:
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK1518/
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK258640/
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK51671/
- Rubio-Gozalbo ME, Derks B, Das AM, et al. Galactokinase deficiency: lessons from the GalNet registry. Genet Med. 2021;23(1):202-210. doi:10.1038/s41436-020-00942-9. PMID: 32807972.
- Wada Y, Kikuchi A, Arai-Ichinoi N, et al. Biallelic GALM pathogenic variants cause a novel type of galactosemia [published correction appears in Genet Med. 2020 Jul;22(7):1281]. Genet Med. 2019;21(6):1286-1294. doi:10.1038/s41436-018-0340-x. PMID:30451973.