Aussi connue sous le nom de : Tyrosinémies génétiques

Comprend :

– Tyrosinémie type 1 – gène FAH

Aussi connue sous le nom de : tyrosinémie hépatorénale I ; Tyrosinémie héréditaire de type 1 ; Déficit en fumarylacétoacétase ; Déficit en FAH OMIM#276700 https://omim.org/entry/276700

– Tyrosinémie type 2 – gène TAT

Aussi connue sous le nom de : syndrome de Richner-Hanhart ; Déficit en tyrosine aminotransférase; Déficit en TAT ; Déficit en tyrosine transaminase ; kératose palmoplantaire avec dystrophie cornéenne ; Tyrosinémie de type Oregon ; Tyrosinose, type oculocutané OMIM#276600 https://omim.org/entry/276600

– Tyrosinémie de type 3 – gène HPD

Aussi connue sous le nom de : déficit en acide 4-hydroxyphénylpyruvique oxydase ; Déficit en 4-hydroxyphénylpyruvate dioxygénase

 OMIM#276710 https://omim.org/entry/276710

1. La maladie

Les tyrosinémies génétiques sont caractérisées par l’accumulation de tyrosine dans les fluides corporels et les tissus. La forme la plus grave de tyrosinémie, le type I, est un trouble dévastateur de l’enfance qui provoque une insuffisance hépatique, des crises neurologiques douloureuses, du rachitisme et un hépatocarcinome. Veuillez lire les informations au sujet de la Tyrosinémie 2 et 3 après avoir lu toutes les informations sur la HT1.

La tyrosinémie de type 1 (HTI) est une erreur innée du catabolisme de la tyrosine causée par une activité défectueuse de la fumarylacétoacétate hydrolase (FAH). Ce trouble se caractérise par une maladie hépatique progressive, un dysfonctionnement tubulaire rénal et des crises de type porphyrie. Une amélioration spectaculaire du pronostic après un traitement de nitisinone est attendu. En l’absence de traitement, la mort survient généralement avant les 2 ans de vie, cependant, certaines formes chroniques permettent une survie au delà des 2 ans. La prévalence de la maladie est d’environ 1 nouveau-né sur 100 000 dans la population générale.

2. Les Symptômes

La tyrosinémie de type I non traitée se présente généralement soit par une atteint hépatique grave chez les jeunes nourrissons, soit plus tard dans la première année de vie par un dysfonctionnement hépatique et un dysfonctionnement tubulaire rénal associés à un retard de croissance et au rachitisme. La HT1 est cliniquement hétérogène. Les symptômes peuvent commencer au cours des premiers mois de vie (type aigu), dans la seconde moitié de la première année (type subaigu)de vie ou dans les années suivantes jusqu’à l’âge adulte (type chronique).

Les nourrissons sont généralement asymptomatiques à la naissance. L’absence de signes ou de symptômes précoces n’exclut pas le diagnostic.

  • Dans le type aigu, les manifestations d’insuffisance hépatique prédominent (diathèse hémorragique, hypoglycémie, ascite…) avec une septicémie fréquente et une détérioration rapide. Une maladie tubulaire proximale bénigne est généralement présente.
  • Le type subaigu se manifeste par un tableau clinique similaire mais moins sévère, se présentant généralement par une hépatomégalie ou un rachitisme hypophosphatémique (dû à un dysfonctionnement tubulaire). Une maladie intercurrente peut précipiter une crise hépatique.
  • Le type chronique présente une hépatomégalie secondaire à la cirrhose et souvent une tubulopathie, conduisant au rachitisme et à l’insuffisance rénale. Les crises neurologiques sont des symptômes peu fréquents; cependant, ces crises compliquent n’importe quel type de maladie lorsqu’elles ne sont pas traités. Les crises ressemblent à celles de la porphyrie aiguë intermittente, se manifestant par des paresthésies douloureuses (amenant les patients à adopter une position ophistotonique et à s’automutiler), des signes autonomes (hypertension, tachycardie, iléus) et une décompensation respiratoire.
  • Tous les patients présentent un risque élevé de développer un carcinome hépatocellulaire (CHC) secondaire à une cirrhose.

3. Actions à prendre en cas de diagnostic précoce

  • Les bébés ayant un test génétique positif (ayant 2 mutations ou 2 copies d’une seule mutation dans le gène FAH) doivent continuer à être allaités et être IMMÉDIATEMENT référés vers un Centre de Traitement Métabolique // pour une prise en charge. Un traitement précoce est essentiel pour prévenir les symptômes chroniques.
  • Une confirmation biochimique par NBS avec spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) pour la détection de tyrosine élevée (Tyr) et de succinyl-acétone (SA) dans les gouttes de sang séché est essentielle pour confirmer le diagnostic .
  • D’autres anomalies de la maladie comprennent une α-foetoprotéine élevée (en particulier chez les nourrissons gravement malades), des taux plasmatiques accrus de tyrosine, de phénylalanine et de méthionine, une augmentation du delta-aminolévulinate urinaire (δ-ALA) et des caractéristiques de tubulopathie de Fanconi.
  • La tyrosinémie hépatorénale I est une maladie à la vie qui nécessite une observance à vie de l’alimentation et, suivi régulier avec un spécialiste des maladies métaboliques et une approche multidisciplinaire des soins.
  • Le traitement à la nitisinone doit débuter dès que le diagnostic de tyrosinémie de type I est confirmé. La nitisinone augmentant la concentration sanguine de tyrosine, une prise en charge diététique avec un apport contrôlé de phénylalanine et de tyrosine doit être instaurée immédiatement après le diagnostic afin d’éviter la formation de cristaux de tyrosine dans la cornée. Si la concentration sanguine de phénylalanine devient trop faible (<20 μmol/L), des protéines naturelles supplémentaires doivent être ajoutées à l’alimentation.
  • Avant la disponibilité de la nitisinone, l’unique traitement définitif pour la tyrosinémie de type I était la transplantation hépatique. Ce traitement devrait maintenant être réservé aux enfants présentant une insuffisance hépatique grave au moment de la présentation et qui ne répondent pas au traitement par la nitisinone. Si les bébés présentent des preuves documentées de modifications malignes du foie ou du tissu hépatique une transplantation peut aussi être envisagée.
  • Un conseil génétique est fortement recommandé pour la planification familiale et l’évaluation des membres de la famille à risque tels que les frères et sœurs.
  • La tyrosinémie oculocutanée de type II est causée par un déficit en tyrosine aminotransférase (TAT). Cette maladie se présente cliniquement par des plaques hyperkératosiques sur les mains et la plante des pieds et une photophobie due au dépôt de cristaux de tyrosine dans la cornée.
  • La tyrosinémie de type III est une maladie extrêmement rare causée par un déficit en 4-hydroxyphénylpyruvique dioxygénase. Cette maladie a été associé à l’ataxie et à un léger retard mental.
  • Une corrélation biochimique en observant une tyrosine élevée par chromatographie plasmatique des acides aminés et des métabolites caractéristiques de la tyrosine par analyse des acides organiques urinaires est essentielle pour la confirmation du diagnostic.
  • Le traitement consiste en un régime pauvre en phénylalanine et en tyrosine pour chacune des tyrosinémies et en 2-(2-nitro-4-trifluorométhylbenzoyl)-1,3-cyclohexanedione (nitisinone/NTBC) uniquement pour la tyrosinémie de type I.

4. Pour plus d’informations

Biblio:

  • https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK22253/
  • Nakamura K, Matsumoto S, Mitsubuchi H, Endo F. Diagnosis and treatment of hereditary tyrosinemia in Japan. Pediatr Int. 2015; 57(1):37-40. PMID: 25443793.
  • Scott CR. The genetic tyrosinemias. Am J Med Genet C Semin Med Genet. 2006;142C(2):121-126. PMID: 16602095.